
La thérapie de l’enfant est avant tout une question de jeu. Chez le nourrisson, la mère et lui ne sont pas distincts, il vit le corps de la mère comme un prolongement de lui-même. Le jeu n’est donc pas une notion de distance mais un jeu de corps à corps, une union nécessaire au développement de son identité avec un sentiment de sécurité, un contenant de sa vie.
Le pédopsychiatre Donald Winnocott qualifie la fonction de la mère comme une mère « suffisamment bonne ». Cela signifie que la mère ne comble pas toujours son enfant et lui permet, en fonction de ses capacités d’éprouver la séparation. Cette tâche, qui correspond au sevrage, nécessite une adaptation de la mère aux besoins de son nourrisson au moment où celui-ci les ressent. Il existe donc un jeu entre la mère et le nourrisson. Le jeu entre la mère et son nourrisson correspond à un chevauchement des espaces potentiels de chacun.
« Il ne faut jamais oublier que jouer est une thérapie en soi. Faire le nécessaire pour que les enfants soient capables de jouer, c’est une psychothérapie qui a une application immédiate et universelle ; elle comporte l’établissement d’une attitude sociale positive envers le jeu… » Donald Winicott
Plus tard l’enfant, lorsque l’enfant joue, il remodèle la réalité en fonction de ses besoins. L’enfant distingue la réalité de ses désirs propres, et le jeu est un moyen d’exister en tant que « soi », malgré les contraintes de la réalité auxquelles il doit s’adapter. Jouer est ainsi un acte créateur, une invention d’un individu.
Le jeu de l’enfant est spontané et universel, c’est le moyen par lequel il s’appropie le monde, son organisation et ses lois.
Dans la thérapie, je soutiens la parentalité qui se sent débordée par le jeu de leur.s enfant.s, et qui n’arrive pas à les contenir.